mercredi 16 septembre 2009

Quelques semaines de vacances au Yukon : Canoë, cheval, rando & co.




Bonjour à tous,

Après quelques semaines d’absence sur le blog qui était dû a un été bien occupé.

Pour commencer, 16 jours de canoë entre Whitehorse et Dawson afin de renouer avec les joies de la navigation dans le wilderness. Ensuite quelques jours de rando en direction de la cabane à Vanier puis petite balade a cheval pour donner un avant goût d’une expé dans ce style.

Bonne lecture !

Sept français à l’assaut du Yukon :

Premier jour :

Samedi 8 août, le rendez vous est donné à 10h à Icy Waters où le loueur de canoë vient nous chercher avec nos bagages et vivres. Que de tonneaux étanches, sacs imperméables, matériels de cuisine, cannes à pêche, chiens…. Et même deux guitares. Le van 16 places qui vient nous chercher et littéralement plein comme un œuf. Là, un certain doute se fait ressentir !!! Les canoës vont ils être assez grand pour pouvoir stocker tout notre bazar ??? Même le loueur n’en revient pas.

Puis commence le chargement des 4 canoës :
- Matthieu et Eric : 3 tonneaux, affaires personnelles, chien,….
- Adeline et Adrien : 2 tonneaux, toutes les tentes dont une de 25 kg, vaisselle, affaires personnelles, guitare….
- Thibault et Audrey : 2 tonneaux, le poêle pour la tente, matériel de pêche, affaires personnelles, deuxième caisse de vaisselle,…
- Marine et Speedoo : 1 tonneau, affaires personnelles, guitare,… Deux sur le canoë mais qu’une seule qui rame ! L’autre se contente de regarder le paysage ou pire de dormir ! Chose qu’il sait très bien faire !


Finalement avec un peu d’organisation tout réussit à faire entrer !

Pour le premier jour, environ une trentaine de km parcourus entre Whitehorse et l’entré du lac laberge.
Camping pour la nuit sur une très grosse île, au bord d’un petit bras calme et peu profond prometteur pour la pêche au brochet. A peine arrivés, que les plus acharnés sortent les gaules pour essayer d’attraper le repas du lendemain. Mais ses poissons semblent que peu réactif à nos gros streamer, qui ont pourtant très bien fonctionné tout l’été. Que se passe t’il ?? Le doute commence à s’installer après plus d’une heure de pêche sans voir la queue d’un brochet !!! Soudain Eric crie fou de rage ! Un brochet vient de suivre sa mouche jusqu'à 1 mètre du bord mais sans l’attraper. Puis un deuxième et un troisième mais toujours le même résultat ! Le quatrième aura été moins prudent que ses collègues mais est trop petit pour servir de dîné. N’y croyant plus, je rentre à la tente pour préparer avec Marine le repas du soir.
Quelques temps plus tard, Thibault revient triomphant avec un magnifique brochet de 80 cm de long puis Eric avec son homologue après le dîné. Ouf, le repas de demain soir est sauf !!
Au menu : steaks hachés offerts par la grande surface locale, patates sautés, salade verte et pommes au dessert. C’est aussi l’occasion de tester notre nouveau système de cuisson du pain quotidien qui se révèle ‘’ brillant’’.

Deuxième jour :

Le temps est magnifique au levé, nous décidons de prendre notre temps pour nous rendre au lac. Nous suivons dons le petit bras au courant quasi inexistant. Le coin est paradisiaque et ressemble un peut à un safari en afrique. De hautes herbes, avec des marais par-ci par la…. Nous sommes aux aguets prêt a voir surgir un orignal (ou moose) de partout. Mais rien. Que des traces, plus ou moins fraîches. Le train de canoë s’étire au fur et a mesure et je profite de quelques instant pour pêcher une zone intéressante. Au bout de quelques lancés un petit brochet se laisse prendre. Pas très gros, à peine une 40 ene de cm. 10 m plus loin un autre de plus grosse taille. Pendant que je le ramène, Eric tente quelques cliché et sans nous en apercevoir, le courant accompagné par les vagues d’un bateau à moteur, nous poussent sous un arbre tombé sur l’eau mais encore accroché à la berge. Plus que deux choix possibles : l’arbre ou la berge. Nous choisissons la berge à l’unanimité et sans nous concerter. Je finis par sortir mon brochet de l’eau pour m’apercevoir qu’il a très profondément engamé la cuillère. Il est donc également sacrifier pour le repas du soir.

Nous nous engageons enfin dans l’entrée du lac. De ce lac énorme, dont nous ne distinguons pas la rive opposé où le Yukon en sort. Maintenant plus de courant, que la force des bras sur les pagaies. Adrien en temps que gentleman, échange sa place dans le canoë biplace avec Marine qui est toute seule. En effet, il est particulièrement pénible de pagayer seul sur les grands lacs, où le moindre vent vous fait tourner le canoë comme une girouette. Les km se suivent difficilement surtout que la tempête arrive au loin. Les nuages se chargent, de grosses averses tombent sur les plaines au loin, le vent se met à souffler de plus en plus fort…. Nous finissons par nous réfugier dans une crique, où après une longue recherche nous finissons par trouver un coin propice à l’établissement d’un camp.
La tempête s’apaise et c’est au calme et en musique que nous dégustons les brochets. Le couché de soleil est magnifique, la sapinette et le genépi savoureux…. Bref une bonne nuit en perspective.

Soudain vers 4 h du matin un léger bruit se fait entendre sur la toile de tente, comme un « toc, toc, toc….. » de plus en plus fort, de plus en plus intense… Il faut se rendre à l’évidence, une bonne averse nous tombe dessus. Espérons que se ne soit d’un orage, mais pas une pluie qui dure des jours. Pourtant, les heures passent et la musique ne change pas. Nous, qui prévoyons de nous lever de bonne heure afin d’essayer de sortir du lac au plus vite, sommes pris d’une sévère crise de flemme.

Troisième jour :

Finalement vers 10 h la pluie semble ralentir, ce qui nous sort du lit.
Adeline n’arrive pas à ouvrir son œil gauche. Il semble qu’elle ait été piquée par une de ses sales bêtes, qui a provoqué une réaction allergique faisant enfler sa paupière. Traitement à la pommade anti-allergique. Le lendemain, l’état est bien meilleur et le sur lendemain il n’y paraîtra plus.

Après un petit dej de choc prit dans la tente, à l’abri de la pluie qui c’est remise à tomber, nous voilà parti, tous habillés du plus étanche que l’on a (waders, cirée, pantalon étanche,….). Par chance, la pluie s’arrête assez vite, mais un ciel gris et lourd nous accompagne tout au long de la journée. Pause casse croûte au courant de l’après midi puis j’échange ma place avec celle de Marine.
Bien décidé d’avancer d’un bon bout afin de ne plus être sur ce lac le lendemain soir, je me fixe une pointe au loin et la prend en azimut. Je retrouve assez vites les sensations de pagayer en solo, la liberté que l’on a, la réaction du canoë a chaque coup de pagaie… Mais voulant rester en tête il fallait m’imposer un rythme assez intense qui je le savais allait me fatiguer plus rapidement. Mais peut importe pour le moment et le canoë c’est comme la marche a pied on avance d’abord avec la tête. Et cette pointe, je veux y arriver ! Au fur et a mesure, mon écart avec les autres se ressert, puis je commence par me faire dépasser par Marine et Eric. Je tente de suivre leur rythme, mais impossible. Ils vont trop vite, mais ont compris mon objectif et y vont droit. Je les laisse donc filler…
Nous commençons à chercher un lieu de camps environ 5 km (une heure) avant la pointe en question car Audrey et Thibault semble fatigué. Mais les km se suivent et pas la moindre opportunité de placer une tente. C’est finalement juste au niveau de la pointe, un petit peu en avant, que nous trouvons une belle plage de petit gravier où nous pouvons mettre nos trois tentes. La grande commune avec son poêle qui ronfle ce soir pour chasser l’humidité. Eric qui ronfle trop fort au goût d’Adrien, c’est donc vu chasser dehors dans une petite tente. La troisième pour Audrey et Thibault.
Repas express, pâte au pesto, pomme, tisane au bord d’un grand feu afin de récupérer un peu tout en admirant un magnifique couché de soleil sur la berge opposé du lac.

En allant nous coucher, je recharge le poêle de façon à continuer de sécher la tente. Mais même le tirage baissé au minimum, la température monte de plus en plus et pour finir, Adrien qui est juste a coté est obligé de sortir la tête par le dessous de la tente afin de ne pas cuire. Les autres, Marine, Adeline et moi-même ne semblons pas accommodés par la température.

Quatrième jours :

Au lever, le temps est magnifique, le lac : une mer d’huile, pas une vague, pas une risée… Des temps comme on ose même pas en imaginer.
Petit dej fait de Bagels au nutela, confiture, miel,… et même vache qui rit pour certains irréductibles !
Le temps de charger les canoës sous l’œil dubitatif de Speed et Oumiack qui ne comprennent pas que l’on parte avec un tel temps. ‘’Pourquoi ne restez-vous pas ici, flemmarder au soleil, récupérer des dernières journées froides et pluvieuses’’… Mais non, ils ne peuvent pas comprendre notre frénésie ce matin ! On va enfin quitter ce satané lac, retrouver la rivière, là où les paysages défilent, change à chaque méandre, où le courant vous pousse,…

Chacun choisi sa route sur le lac pour y arriver le plus vite possible. Thibault et Audrey choisissent de traversé le lac de travers afin de le longer sur la berge Est où le tracé est un peu plus court. Quant à nous autres, nous prenons quasiment azimut sur la sortie tout en évitant de nous trouver au milieu du lac pour des raisons de sécurité. Mais de nouveau, le vent recommence à souffler, mais dans le dos ce qui nous pousse et nous permet de conserver une allure correcte.
Quelle joie lorsque nous atteignons Lower Laberge, la sortie du lac. Petite pause casse croûte, visite de l’ancien ‘’village’’ de 3-4 maisons avec son post télégraphe, pêche pour d’autre mais sans grand résultat. Mais qu’importe nous campons ce soir à Grayling Island. Le paradis de la pêche à l’ombre, s’il en existait un sur terre. On va voir si Thibault est à la hauteur.

Nous nous amusons au passage dans quelques petits rapides, volons littéralement à près de 15 km/h emporté par le courant qui est relativement fort à cet endroit.
Puis au détour d’une courbe apparaît notre île. Toujours aussi belle, avec une eau d’une clarté rare pour une rivière de ce débit. De belle place de camps, une table, un barbecue,… Et des poissons qui gobent en quantité inimaginable. A peine sortie du canoë que Thibault ne résiste plus à la tentation. Premier lancé premier poisson, dixième lancé dixième poissons. Et comme ça pendant toute la soirée ou presque. Eric qui débute la pêche à la mouche n’en croit pas ses yeux. Il en attrape des dizaines…
Le repas du soir va de lui-même, ombre avec patates sautées au lard et aux pruneaux (une variante du farcement, vous l’aurez sûrement reconnu), cuissons de deux pains pour le petit dej…

Puis soirée dansante sous les notes de l’orchestre ‘’la cave du vieux Meythet’’ en live s’il vous plait, agrémenté de digestifs savoyards : le génépi et la sapinette. Qui auront d’ailleurs pris une belle claque au court de la soirée. N’est ce pas Miss SAPINETTE ?????

Une nuit magnifique, passée bercé par le doux bruit du courant, rêvant de la magnifique journée que nous venons de passer.

Cinquième jour :

Lever tôt pour certain, attirés par l’envie de renouer avec les plaisirs de la pêche à la mouche dans le levé de soleil, grâce matinée pour d‘autre….

Mais quel plaisir que de sortir de la tente, même après une nuit à rallonge, les yeux encore pleins de sommeil où l’on ne distingue que vaguement le monde extérieur, de prendre sa canne à pêche, réaliser un lancé à demi foireux mais peu importe, de sentir presque aussi sec la petite touche discrète de l’ombre saisissant la nymphe, sanctionné par un ferrage reflex, voir ces magnifiques poissons venir à nous avant de repartir dans leur milieu le plus rapidement possible. Un rêve éveillé ou a moitié, mais plus beau que tout ce que l’on a pu imaginer auparavant.

Départ en début d’après midi tant l’on est bien sur cette petite île. Direction Hootalinka, un ancien village indien repris par les blancs l’époque de la rué vers l’or. Ce village est situé à la confluence entre la Teslin river et le Yukon. Le coin est toujours aussi beau, une grande zone d’eau calme où les herbiers forment une sorte de jungle abritant sûrement de grande quantité de brochets. En aval, un magnifique courant ou les ombres s’épanouissent.

En arrivant, Speed à l’idée de sauter du canoë sur une zone de haut fond puis il nous suit le long de la berge. Malgré son dédain pour le milieu aquatique, il n’hésite pas à traverser un bras d’eau de plus d’une dizaine de mètres de large à la nage pour regagner le campement.

De l’autre coté du Yukon nous apercevons un groupe d’une 15ène d’oie qui vont ensuite venir brouter les algues justes devant nous. Elles sont magnifiques, entamant leur longue migration vers le sud, mais indiquent déjà la fin de l’été alors que nous sommes seulement le 12 août.

Au programme ce soir, cours de pêche à la mouche pour Adeline et Audrey avec comme guide respectif Adrien et Thibault. C’est le rêve pour apprendre à pêcher, des poissons en quantité, peu éduquer…. Laissant une chance au pêcheur débutant de sortir son épingle du jeu. Les heures passent et elles semblent se piquer au jeu, attirées par l’envie d’en attraper un plus gros, un de plus… Bref ce qui donne envie à tout pêcheur de persévérer dans cet art.

Au repas du soir c’est encore des ombres mais avec du riz cette fois. Mais à attendre que nos pêcheurs reviennent, le ciel se couvre et c’est une magnifique averse qui nous baptise pour l’apéro.

Sixième jour :

Départ en fin de matinée sous un magnifique soleil. Quelques centaines de mètres après, petite pause rapide pour certains d’entre nous afin de visiter les ruines d’un ancien steamer (bateau à vapeur) échoué sur une île depuis plus d’une cinquantaine d’année.

En court de parcours nous construisons une sorte de radeau avec nos quatre canoës. Deux à la suite l’un de l’autre et les deux autres sur les cotés. Nous pagayons de cette manière durant tout le reste de la journée.
Je ne pence pas que nous gagnons en vitesse, mais en revanche, il est intéressant de pouvoir discuter avec les autres qui sont généralement loin devant ou derrière.
Nous tentons même un accostage sur une île afin de casser une croûte où nous réalisons quelques tours à 360° avant de pouvoir nous immobiliser.

L’île est littéralement envahie par des larves d’éphémères géantes (une sorte de perle il me semble). Thibault n’en revient pas de la taille des exuvies et des larves. Ceci explique peut-être en partie les densités et la taille importante des poissons au yukon.

Peu de temps avant d’arriver au village de Big Salmon, qui est à la confluence de la Big Salmon river et du Yukon, nous séparons notre radeau.
Avec Eric nous passons sans raison à la droite d’une île où l’eau semble peu profonde et en sortons après avoir touché le fond sur quelques dizaines de mètres.
Les canoës d’Adrien et de Thibault nous suivent, Adrien et Adeline s’en sortent assez bien mais Thibault et Audrey se retrouve complètement bloqué. Ils doivent donc en sortir afin de diminuer le tirant d’eau.

En arrivant sur le lieu de camp, c’est impressionnant comme le paysage a changé depuis mon dernier passage il y a deux ans. Le niveau de l’eau étant inférieur de près de 1,5 m, là où nous nous amarrions à l’époque ne subsiste qu’une plage de vase épaisse. Par chance nous découvrons un poste favorable légèrement en aval. En revanche, pour ce qui consiste à aller pêcher l’embouchure en canoë, c’est devenu très difficile car tous les bras morts que nous empruntions pour remonter le courant sont maintenant à sec et remonter le Yukon est proche de l’impossible.
Peu importe, je fais confiance à nos pêcheurs d’exception afin de trouver le moyen d’accéder à l’eau pour nous chercher le repas.
La chose fut d’ailleurs assez rapide puisqu’ils reviennent rapidement avec un magnifique saumon qui nous nourrira pendant deux jours.


Un peu plus tard il a également la chance de pêcher un magnifique Shee Fish ou "inconnu" qui est relaché aussi tot en raison de la rareté de ce poisson.

Il se révèle excellent accompagner de patates sautées et d’une compote de pomme maison en dessert.

Nous rencontrons deux allemands qui viennent de faire la Big salmon river. Nous passons une partie de la soirée ensemble. L’un d’eux joue de l’harmonica et Adrien et Eric l’accompagne magnifiquement à la guitare. Cela permet de finir la bouteille de sapinette…
Mais que va devenir Miss Sapinette ??? Elle qui est totalement devenue accroc à ce breuvage !

Septième jour :

En nous levant vers 10h00 quelle surprise !!!! Des gens de partout qui visite l’ancien village. Des japonais, des canadiens, des allemands, des français… Toute la terre qui est réunit ici et nous regarde déguster nos bannock pendant le petit dej.

Les bannocks ou bannick était l’aliment de base des trappeurs ou hommes du bois durant des décennies. C’est une sorte de galette composée de farine et de levure chimique dans laquelle on incorpore ce que l’on a à la portée de la main. On peut en faire sucrées comme ce matin avec des cranberries ou des raisins secs, de la cannelle, des cubes de pomme, … Ou salée avec du lard, du fromage, des morceaux de viande,…
Une autre façon de faire cuire les bannock consiste à prendre un morceau de bois d’environ cinq cm de diamètre, de le chauffer très fort sur l’extérieur (à la limite de brûler) puis d’enrouler une lanière de pâte autour. On la fait ensuite cuire en tournant de bout de bois au-dessus du feu.

Nous partons assez vite pour fuir toute cette agitation et retrouver le calme sur la rivière. En cours de route, nous passons à proximité d’un espèce de bras mort qui à la forme d’un lac de quelques ha pour environ un mètre d’eau. Ca sent le brochet à plein nez. Petite pause afin de vérifier. En effet dès les premiers mètres, j’en vois un magnifique qui part à l’approche du canoë. Quelques coups de cuillères plus tard c’est un magnifique bec de près de 80 cm qui se laisse prendre suivi assez vite de deux trois autre plus petit. Adrien attrape à la mouche un poisson de taille comparable qui lui fait une magnifique attaque en surface. De quoi vous donner une bonne décharge d’adrénaline.
La pêche n’étant pas exceptionnelle nous repartons assez vite.

En repartant, pensant camper juste quelques km en aval, je laisse courir mon chien sur la berge à coté du canoë. Mais au moment de s’arrêter un autre canoë nous double et continue son chemin. Mon chien pensant qu’il s’agit d’un canoë de notre groupe continue à lui courir après, suivi par Speed qui la voyant partir en courant à sauté du canoë. Nous attendons pendant près d’une demi-heure, espérant qu’Oumiack et Speed se rendent compte de leur erreur. Mais non, il faut se rendre à l’évidence, ils continuent de courir vers l’aval. Je descends à pied quelques km en suivant les traces dans la boue afin de m’assurer qu’ils ne sont pas entrains de courir après diverses bestioles dans la forêt avoisinante. Mais non, les deux traces côte à côte sont bien parallèles à la rivière. Assez vite, il semble (au vu des traces) qu’ils adoptent le trop. A ce rythme les chiens, surtout les chiens de traîneau tel qu’Oumiack peuvent parcourir près d’une centaine de km. Il devient donc urgent de tenter de les rattraper. Surtout que j’ai également croisé de magnifiques traces de loups et d’ours noir toute fraîche. Et chacun connaît l’issue lorsqu’un loup croise celle d’un chien : le casse croûte du soir ! Je ne partage pas mes craintes à Marine qui semble déjà assez bouleversée par la disparition de Speed. Tout les km ou deux, je m’arrête pour vérifier la présence de trace sur la berge. Et toujours le même constat : toujours tout droit vers l’aval. Mais quand vont-ils enfin s’arrêter ??? Cela fait bientôt plus d’une heure et demi que nous leur couront après, soit déjà plus d’une 15 ène de km de parcouru. Quand soudain j’aperçois au loin le canoë de Thibault et Audrey qui semble accroché à la berge. Le temps de sortir les jumelles pour vérifier que je distingue au loin sur la rive opposée, un point blanc qui grossit à vu d’œil. C’est Oumiack qui a traversé le Yukon qui ici à plus de 500 m de large et qui a présent remonte vers l’amont probablement à notre recherche. Nous traversons le plus vite possible et arrivons en même temps qu’elle.
Marine veut nous suivre mais je lui conseil de rester sur l’autre berge. En effet, Speed n’aimant pas l’eau, il se peut qu’il ait continué sur la même berge. J’en profite pour donner un dernier coup de jumelle vers Thibault et aperçois notre Speedoo en laisse. Je crie la nouvelle à Marine qui s’empresse d’aller le rejoindre.
Je récupère mon chien qui est en pleine forme, juste un peu fatigué par les événements.
Ce que je n’avais pas vu dans les jumelles c’est que Speed à eu la ‘’bonne’’ idée de dénicher un Porcupine et de l’attaquer. Actuellement, il a la gueule en sang avec plus de 150 pics de par et autre.
Pour ceux qui ne connaissent pas les porc-épiques, contrairement au hérisson, les piquants de la taille d’un cure dents se détachent et reste planté dans les chairs de sa victime. Par un système d’ardillon, il continue même d’avancer. Pouvant condamner à mort l’animal si le piquant rencontre des zones fragiles tel que le cœur, les poumons,…

Une seule chose à faire, prendre une pince, immobiliser le pauvre chien par tous les moyens et lui enlever ses pics le plus vite possible. Plus vite dit que fait ! C’est impressionnant la puissance que peut avoir un animal d’environ de 25 kg. Au début, c’est plus de quatre personnes qui sont nécessaire afin de tenir couché le pauvre Speed, qui déjà terrorisé par tous ses piquants croit vraiment qu’on veut le tuer. Il hurle, pleure, se débat du plus qu’il peut… même enroulé dans une couverture, nous sommes obligés de le laisser se relever après une l’extraction d’une dizaine de piquants.

Mais après une heure de lutte, le pauvre chien se soumet totalement à nous ce qui nous permet d’enlever les 70 % restant en moins de 15 minutes. Y compris celles très mal placées tel qu’au fond de la gueule ou dans le palais…
Pour finir, à part un ou deux piquant qui ont cassé en tentant de les extraire et qui ont provoqué une légère infection une 15 ène de jours plus tard, le petit Speedoo se porte à merveille !

Un magnifique lieu de camps est situé quelques km en aval, mais quand nous arrivons (après 9h du soir), il est déjà occupé. Rapide coup d’œil sur la carte, le suivant potentiel et de taille raisonnable pour abriter nos trois tentes se situe plus de 15 km en aval. Soit près de 1h30 de pagaie. Apres toutes ses émotions, cette nouvelle est moyennement bien accueillie. En descendant plus bas de quelques mètres, on découvre une magnifique petite zone. Mais, une tente avec personne dedans est plantée en plein milieu. Nous nous apprêtons à repartir, quand le propriétaire de la tente vient nous voir et nous annonce qu’il peut déplacer sa tente dans le camp voisin, car il fait partit du même groupe.
C’est donc avec soulagement que nous restons ici pour la nuit.
Le pavé de saumon et les pâtes sont vite cuites et avalées. Puis nous plongeons assez vite dans nos duvets pour tomber dans les bras de morphée.

Huitième jour :

Après avoir mangé quelques bannocks et fait un brin de toilette pour les plus téméraires nous quittons rapidement cet endroit surpeuplé. Au programme se rapprocher au maximum de Carmack la ville de la fin de l’aventure pour cinq d’entre nous.
Petite journée calme où certain profite d’avoir de bonne rameuse pour jouer de la musique…

Nous recroisons plusieurs fois notre allemand à l’harmonica qui nous salue à chaque fois par un air de yodle.

Nous croisons un beau mouflon male perdu au milieu d’une énorme falaise, à se demander comment il y est arrivé.

Dernier camps sur une île qui offrait d’excellentes places quelques années auparavant, mais les différentes crues l’on totalement recouvert d’arbre mort, de dunes, …

En voulant attraper le repas du soir, Thibault casse sa nouvelle canne à brochet une Sage en soie de 9. On commence à avoir l’habitude, c’est ‘’que’’ la quatrième de la saison. A attraper trop de poisson trop gros… Le matériel ne suit plus ! Heureusement Eric nous sauve le repas avec un petit brochet de 60 cm.

Nous profitons de la dernière veillée, à refaire le monde devant un magnifique feu qui réchauffe corps et âmes.

Neuvième jour :
Dernier petit dej au bord de l'eau... Pain, confitures, thé,....


Au départ, une véritable tempête nous accueille, avec un vent qui nous fait presque remonter le courant. Le temps est plus que gris et la pluie menace.
En court de route nous croisons un magnifique ours noir, le seul et unique de tout le voyage.

Une fois arrivés à Carmack, tri des affaires et en particulier de la bouffe pour voir ce que l’on emmène avec Marine et petit passage à la supérette locale pour remédier à un terrible ‘’manque’’ de steak.

Pendant ce temps les autres chargent la voiture comme un œuf ! Même plus de place pour un paquet de mouchoir. Cinq à l’avant plus un chien et dans la benne toutes les affaires et un canoë sur le toit !!!

Une fois toute la petite troupe partie, c’est l’heure de prendre une bonne douche chaude, la précédente date de 8 jours et de faire une lessive. Merci le camping de Carmack ! De temps en temps ça fait du bien.

Couché de ‘’bonne’’ heure pour être en forme pour le lendemain. Au programme passage des ‘’five fingers rapides’’ et une étape d’au moins 70 km. Comparé aux étapes de 25 à 35 km que nous avons fait jusqu'à maintenant, le rythme va changer.
La suite As Soon As Possible !!!
Photos : Marine, Adeline, Audrey, Thibault, Eric, Matthieu