dimanche 24 août 2008

Ascension du Mt Granger

Juste une intervention d'Adrien, pour un récit complet de la journée du samedi où nous avons effectué l'ascension du mont Granger : 2080 m d'altitude, soit à peu près 1000 m de dénivelé positif depuis le Fish Lake.
Ce beautiful day fut sans doute la plus belle journée de cet été passé à courir les montagnes rocheuses.
Pendant que la lumière rosée de l'aube traverse les vitres de la cabane à Vanier, nous émergeons de nos sacs de couchage réveillé par les écureuils qui courent sur le toit et dans la cabane, puis par Jack qui à son habitude nous fait une petite craquée dans le poêle et nous prépare le breakfast. Il a gelé ce matin !
Peu après nous embarquons le paquetage dans le canot, direction en face de l'autre coté du lac. Nous accostons dans la brume matinale sur une berge marécageuse où quelques empreintes dans la mousse témoignent du passage d'un orignal un peu plus tôt. C'est par là que la veille au soir, à l'aide de nos jumelles sur la colline qui domine la cabane à Vanier nous avons définit le départ de l'aventure.
Nous avons choisi de traverser la forêt jusqu'aux alpages là où les épinettes sont les plus denses pour éviter au maximum les willows (saules) impénétrables. Puis nous couperons à flan de montagne jusqu’à un col sans nom pour atteindre un plateau alpin. Ensuite nous effectuerons les 200 derniers mètres de dénivelé entre les éboulis de pierres et les névés pour atteindre le sommet.
Jack part à l'avant et le rythme est soutenu. Nous traversons des zones très encombrés, Oumiack gambade ici et là sur les traces d'un gibier quelconques. Nous la perdons de vue. Nous entendons le tintement de sa clochette s'éloigner dans la jungle. Nous avançons tant bien que mal empruntant les pistes que les orignaux et les ours traces dans le bush. Plus nous montons et plus la forêt s'éclaircie, laissant apparaître de tant à autre les pentes des alpages qui commence à rougire en cet fin du mois d'août.


Avant d'atteindre les champs de myrtilles et d'airelles, Oumiack nous rattrape grâce à son flair redoutable. Nous débouchons dans une zone subalpine, une petite vallée entouré au sud par des saules rabougris qui s'accroche à la pente et au nord par de grands éboulis parsemés de plaque de lichen.
Nous n’avons pas fait cent mètres qu'au détour d'un willow, je demande à jacques de marquer une pause. Deux Grizzlys pâturent dans les myrtilles à 400m sur une petite colline en face de nous. Les ours ne nous ont pas vu, l'image et magnifique. Ils sont très gros, rien à voir avec les grizzly de la chilkoot river à Haines de 200- 300 kilo habitués aux humains et spécialisé dans le vol organisé de saumons aux pêcheurs. Non, là nous avons à quelques centaines de mètres deux grizzly de montagne adultes. Probablement un couple ou deux membres d’une même famille. Soit deux bétians, comme dirait jacques, de 600 kilo respectivement qui n’ont pas du croisé beaucoup de bipèdes depuis leurs sortie d’hivernation.
Les plantigrades sont de couleurs très foncés, presque noire, avec une livré grise argent qui part de la base de la tête jusqu’à la queue. Leurs fourrures étincelles dans la lumière du matin. C’est splendide !
Que faut il faire, les ours sont pile sur le chemin que nous voulons emprunter. Il ne faut surtout pas les surprendre car la charge serait inévitable. La seule solution consiste à se laisser repérer à longue distance et surtout ne pas les perdre de vue. Jack leurs lance un « Hé les ours, on voudrait passer », un peu trop fort à mon goût, qui résonne dans la vallée. D’un coup les deux bétians lève la tête de leurs festins de bleuets, hume l’air et se dresse l’un après l’autre sur leurs pattes arrière pour analyser la situation. Un mélange de peur et de fascination m’envahit, je glisse deux balles dans les canons du fusil que j’ai amené avec moi et en garde deux autres dans la poche, ça rassure. Jacques me dit : « Monte sur la petite colline la devant, tu vas pouvoir les filmer de plus près » Avant de monter sur la colline en question il faut passer une dépression où les saules plus grand nous bouchent la vue. Avant de m’engager je jette un dernier coup d’œil sur les grizzlys, et en voie un retomber lourdement sur ses quatre pattes.
Puis nous montons vers le haut du monticule. Arrivé au sommet il n’y a plus d’ours, comme un mirage il se sont évanouit dans le paysage. Je scrute le fond de la vallée et voie deux masses brunes arpenter la montagne et disparaître dans le lointain. La caméra est resté au fond du sac mais ça fait rien.
Nous poursuivons notre aventure en quête de nouvelles rencontres.
Nous avons passé la limite des arbres, on voit maintenant à des kilomètres devant nous. Avec Matthieu nous choisissons de prendre à flan de montagne afin d’atteindre le plateau un peu avant le col. Jacques préfère passer par le fond de la vallée avec Oumiack.
La pente est très raide, ça me fait penser à la porte des Aravis à la Giettaz, avec les lagopèdes en plus ! Nous dérangeons une petite compagnie, j’en tue un pour le repas du soir.
Après quelques traversées de pierriers nous atteignons en fin le col. Le paysage s’ouvre littéralement sur un plateau de lichen jusqu'à l’horizon parsemé de petit lac et de quelques épinettes chétives Le Wilderness total.


Le vent souffle sur le plateau et nous pousse à rajouter une couche et à troquer nos chapeaux contre les bonnets plus chaud.
Ne voyant pas arrivé Jacques, nous nous inquiétons un peu car il a suivit le chemin exact emprunté par les ours dans leur fuite. Puis d’un coup, Oumiack déboule en trombe par le col et part au trousse d’un petit groupe de Mouflon de Dall qui paissait juste en contrebas. Jack arrive peu après, il n’a pas revu les ours mais il s’est tout de même inquiété pour nous quand il a entendu le coup de feu du lagopèdes.
Nous continuons l’ascension ensemble. Le versant fourmille de point blanc, une cinquantaine de Mouflon essentiellement des mères et leurs petits, qui ne semblent pas très inquiétés de notre présence. Matthieu prend Oumiack en laisse et je tente une approche pour filmer. Arrivé à 200 m les animaux déguerpissent.
Nous finissons l’ascension sur un champs de cailloux, la faim commence à se faire sentir le petit déjeuner du matin est déjà loin dans les chaussettes.
Arrivé en haut, Oumiack lève une compagnie d’une dizaine de lagopèdes. Je part donc à la chasse. Je rattrape vite les oiseaux qui piètent devant moi. J’en tue un bien gras puis passe le fusil à Matthieu qui en tuera deux autres en une seule cartouche. Ce soir se sera un banquet.
Les autres oiseaux ne semblent pas dérangés par l’abattage de leurs congénères et reste autour de nous.


Nous basculons sur le versant sud à l’abri du vent pour la pause casse croûte. Il fait un peu froid, jacques est surgelé.

Nous regardons Oumiack lever ici et là quelques lagopèdes et parcourir en tout sens le vallon devant nous. Tout à coup deux caribous débouchent par le haut du vallon et rentrent presque en quasi collision avec la chienne occupée à poursuivre les oiseaux.
Oumiack surprise fait volte face et part en trombe en sens inverse, les caribous marque un temps d’arrêt pour observer ce drôle de petit loup puis déguerpissent sans demander leur reste.
Sur la crête en face une harde de mouflon, tel des sentinelles, observe toute la scène.
Nous quittons le versant venteux pour le chemin du retour, passé le col nous dérangeons 5 mouflons blanc qui passe à moins de 100 m de nous.

La descente à flan de montagne est éreintante, mon genoux commence à faire des siennes. Nous localisons une tanière de loup sur le versant opposé, mais pas de traces du carnivore, celle-ci est peut être abandonnée.
Avant de rejoindre les profondeur de la forêt, Matthieu repère une femelle orignal avec son veau de l’année. Couché au milieu des saules en pleine pente les deux élans prennent le frais à l’abris des attaques de mouches noires. Dérangé par notre approche ils prennent la fuite à flan de montagne et disparaissent derrière une crête. Nous pénétrons dans le bois par une sente animale. La descente jusqu’au lac est longue et harassante. On n’en voit pas le bout de cette foutue jungle inaccessible. Arrivé au bord du lac il faut retrouver le canoë, chose assez difficile vue la densité de végétation. Nous partons chacun d’un coté. Finalement c’est Jacques qui tombe dessus après 10 bonnes minutes de recherche ; nous embarquons.
Miracle pour le retour, pas besoin de ramer, une bonne brise nous poussent dans le dos jusqu’à l’autre rive vers un repos bien mérité et surtout un festin de lagopède alpin.


Ce sont des journées comme celle-ci qui font que le Wilderness, la terre sauvage du grand nord devient un endroit magique pour un coureur des bois. Ici il faut savoir surmonter sa peur de l’inconnu, des soit disant « bêtes sauvages ». Avoir le courage de percer les forêts, traverser les ravins, gravir les montagnes. Essuyer les averses fréquentes, les températures instables… Pour découvrir une beauté naturelle hors du commun, un mélange particulier de lumières, de couleurs, de paysages et les êtres vivants qui les composent. Pour percevoir cette sensation unique de partage, en se nourrissant de cette nature, pour pouvoir s’inclure pleinement dans cette vie sauvage et ne pas rester un vulgaire intrus à deux pattes, observateur distant et aseptisé. Trop évolué pour cette vie simple ou totalement dénaturé ?
Le Wilderness est un endroit rude et inhospitalier pour le commun des mortels, mais si vous voulez découvrir sa beauté ils faut vous endurcir un peu, troquer votre vie sereine contre l’aventure et je vous le promet vous ne serez pas déçu du voyage.

lundi 18 août 2008

N'allez pas à Fish Lake pour pêcher !

Vendredi 15 août
Nous allons à la passe à poissons en début de matinée.
Les kings ne sont toujours pas là. Seul un greyling attend...Il n’y a eu que 43 remontées pour l’instant. Matthieu et Adrien sont déçus, eux qui en avaient vu des centaines en bas de l’échelle à poisson il y a deux ans. La base de l’échelle était rouge de saumons. ssNous rencontrons le responsable de l’écloserie Fédérale qui est chargé de repeupler le haut Yukon en alevins saumons à partir de quelques poissons prélevés dans la passe. Il n’a encore récupéré aucun géniteur cette année et il ne connaît pas la raison exacte de cet état de fait. Génétiquement les saumons du haut Yukon sont différents de ceux qui fraient dans les affluents en contrebas ; ils sont plus riches en graisse, ce qui leur permet de remonter le fleuve sur une si grande distance. Les alevins qu’il produit et relâche en amont remontent aussi bien que les sauvages les quelques 3200km de fleuve.
Selon lui, les pêcheries commerciales en estuaire ont un impact non négligeable. L’estuaire est en Alaska, il y a donc des négociations entre les deux Etats pour ce qui concerne la gestion des pêcheries de saumon mais le rapport de force n’est pas équilibré entre les très grosses pêcheries d’Alaska et les petites du Yukon. C’est le même problème pour les autres fleuves du secteur, l’Alaska possède une longue bande côtière vers Skagway, Juneau et il y a toujours un arbitrage à faire entre le Canada et les USA pour la gestion de la ressource. Les pêcheries sont majoritairement aux USA et les zones de reproduction plutôt au Canada. La ressource diminuant, les pêcheries amont ont de moins en moins de poissons…
Contrairement aux autres fleuve le Yukon n’a pas de grosses écloseries pour soutenir les stocks naturels de King mais ces poissons sont vendus très cher au Japon comme poissons totalement sauvages au prix de 50$ la livre à comparé des 0,25$ la livre pour le Pink de Valdez. Selon ce dirigeant, les écloseries côtières ont un impact négatifs sur les stocks sauvages du point de vue de la concurrence alimentaire. Les 300 millions d’alevins de Pink de Valdez consomment une ressource non négligeable et il y a une bonne dizaine d’autres écloseries comme cela et certaine de beaucoup plus grande taille semble t’il… L’autre explication plus évidente est la sur pêche en mer dans et hors des zones territoriales, de nombreux pays se pressent pour récupérer cet « or rose ».
Y aura t’il encore des saumons King à Whitehorse dans deux ans ? Et sur le bas du Yukon dans une dizaine d’années ? Cela rappelle un peu les propos de Jean André il y a quelques jours. Il a beaucoup pêché le saumon dans l’Allier dans sa jeunesse et selon lui c’était la plus belle rivière à saumon du monde ! -Ses propos sont à peu près crédibles car depuis 18 ans il passe trois mois par an à pêcher en Alaska et au Yukon- Il regrette fortement que l’on n’ait pas stoppé complètement la pêche au saumon sur l’Allier lors des faibles remontrées car au bout de trois ans il n’y a plus re reproducteurs en mer, donc plus de remontées et la race s’éteint. Des ressources qui paraissent intarissables vu les biomasses peuvent en fait être extrêmement fragiles.
Il est vraiment indispensables d’améliorer la gestion de nos pêcheries, tant en mer qu’en eau douce et ensuite astucieusement positionner du sea ranching voire de l’aquaculture durables pour compléter les ressources naturelles déjà très importantes si l’on y prend garde. Nous disposons de la plupart des connaissances scientifiques et techniques pour une bonne gestion de ces ressources. Est-ce que des considérations économiques et sociales à court terme doivent nécessairement condamner tout le vivant sauvage ? Cela semble une vue à bien court terme et la protection absolue de petits espaces semble bien insuffisante, la plupart des espèces terrestres et aquatiques migrent peu ou prou et ont besoin de bien plus d’espace que nous ne sommes capable de leur laisser. La seule solution est une cohabitation intelligente, à l’image des premiers peuples dont la survie dépendait de ces ressources… Aujourd’hui encore, même si nous ne le réalisons pas toujours, nous dépendons totalement de l’état de la biosphère et nous continuons à vivre sur un modèle non durable, emportés par une inertie qui semble impossible à freiner.


Trêve de philo, de retour en ville nous vons la surprise de rencontrer d'étonnants attelages. Il s'agit de la peomenade des plus jeunes enfants d'une école. Cela fait beaucoup de nez à moucher !
après la passe à poisson de Whitehorse, nous passons à l’association Franco-Yukonaise, très active à Whitehorse pour prendre des informations sur ce qui se fait pour les francophones à Whitehorse et aussi pour envisager des stages pour des étudiants en forêt, GPN, GFS.. Il semble y avoir de bonnes possibilités et le gouvernement du Yukon a fait un programme spécifique pour l’accueil de jeunes francophones.
A la question : « Pourquoi y a t’il tant de francophones à Whitehorse ?, la réceptionniste nous a répondu : « Parce qu’on est très bien ici ! Vous verrez, on vient une fois, deux fois et ensuite on reste.. ». Cette association organise des fêtes et réunions avec les francophones du lieu, elle a aussi un programme de parrainage pour les nouveaux immigrants francophones. Matthieu et Adrien se réjouissent à l’avance des nombreuses connaissances féminines qu’ils pourront se faire. Il y a plus de filles en été d’après la réceptionniste, il faut faire vite car l’automne arrive à grands pas !
Nous ressortons après avoir acheté du sirop d’érable et du beurre d’érable bio directement achetés au Québec par cette association. Il paraît que l’on devient accro au beurre d’érable dès la première bouchée.
Départ pour Fish Lake en début d’après midi. Nous allons dormir dans la cabane où a été filmé « le dernier trappeur » dite « cabane à Vanier », l’auteur du film. Le canoë est bien chargé et nous avons 7/8 km à faire avec notre barda. Le soleil est au rendez vous et il nous faut 1h30 pour rejoindre la zone de débarquement. Ensuite deux voyages seront nécessaire pour tout monter à la cabane. Ce n’est pas très long, mais il y a une bonne côte.
Belle cabane que Jacques découvre pour la première fois. Cela lui aurait plu d’en construire une semblable comme prévu mais en échange il a découvert l’Alaska ce qui n’est pas mal non plus.
L’intérieur a peu changé depuis le tournage du film, des gens ont laissé quelques affaires. Il y a quelques assiettes en carton dédicacées sur le poteau central. Il y a cependant une fuite d’eau juste au dessus de la table te notamment des bancs qui sont recouverts de fourrure de caribou. Du plastique a remplacé deux vitres cassées. Il y a plusieurs trous par lesquels rentrent les écureuils et autres rongeurs en pleine nuit. Matthieu et Adrien prendront les mesures et sont décidés à revenir un WE pour arranger cela.
Un nouvel objet est apparu à la suite de la visite d’Adrien, David et Yannick : le calumet de Fish Lake, réalisé par Yannick l’ébéniste de la Giettaz. Réalisé entièrement à l’opinel avec une finition à la cire et une déco avec des plumes de … l’extérieur il y a une dizaine de niches pour les chiens et un corral pour les chevaux. Bref c’est une véritable résidence secondaire ouverte à tous dans un cadre somptueux, sur un petit promontoire en bordure d’un lac et face à de nombreuses montagnes. Elle est en territoire indien et il ne peut y avoir aucun résident permanent. Tout a du être apporté pour sa construction car M Vanier n’a pas eu l’autorisation de couper le bois nécessaire sur place.
En fin d’après midi nous grimpons la grosse colline derrière la cabane pour avoir une vue sur les 4 lacs Bonneville, les savoyards apprécieront. Arrivés sur la crête nous avons la surprise de voir à contre jour un grand caribou des bois qui nous observe à moins de 300m. Il partira quelques instant plus tard suivi par Oumiak. Nous le reverrons un peu plus tard sur une montagne à plus d’un Km, dont il longera la crête pendant un bon moment.
Depuis cette colline la vue est magnifique et Matthieu essaie de faire les 4 saisons de ce paysage. Il ne lui manque que l’automne, il reviendra donc dans quelques semaines.
De retour à la cabane nous allons à la pêche aux geylings pour le repas d’Oumiak. Cela ne mord pas bien, nous faisons cependant un poisson chacun après une heure d’efforts.
Nous cuisinons sur un feu de camp au soleil couchant ; patates sautées et tee-bone en plat de résistance. Le repas est excellent, le cadre somptueux, que demander de mieux ?
Demain nous traversons le lac pour faire l’ascension du mont Granger qui domine le lac de 1000m à 2036m d’altitude. Matthieu et Adrien prévoient 5h de montée car il n’y a pas de chemin et il faudra batailler dans la forêt de saules, de trembles et d’épinettes et il est possible que certaines rencontres nous retardent un peu… Plus haut de grandes zones d’arbustes à baies qui peuvent atteindre 1,2m de haut vont retarder la marche… Nous verrons bien.

Samedi 16 août
Rédaction en cours du début de cette journée: l'ascencion du mont Granger. Pour l'instant seulement quelques photos avec commentaires.
Après une bonne course, un peu de fraîcheur ! Cet hiver il faudra une cloche afin que Matthieu retrouve Oumiak dans la neige.
Le sommet du mont Granger
Des girolles, vous croyez ? Ces champignons font moins de 1cm de diamètre.
Deux caribous sur l'itinéraire de retour.
Sur le chemin du retour.
Femelle mouse te son petit plus très loin de Fish Lake

Retour en canoë, le vent nous pousse et nous tentons la pêche à la lake trout avec une grosse cuiller, sans succès.
Revenu sur la berge on cherche à capturer quelques greylings pour Oumiak sans plus de succès. Ce Fish Lake porte mal son nom !
De toute façon Oumiak est fatiguée des évènements de la journée et elle dort. Qui dort dîne !

En revenant du lac Adrien a fait des siennes, il portait le sac de pêche et avait un bear spray dans la poche. Le sac a dégoupillé de spray et lorsqu’il a posé le sac… pschitt ! Résultat il plonge dans le lac tout habillé et frotte énergiquement les parties atteintes. Jacques a la surprise de le voir arriver en slip à la cabane, plutôt rouge sur le ventre.
Il se lave à nouveau et se change mais l’irritation est toujours forte. Il passera une mauvaise nuit et aura des irritations pendant deux jours. Comment mettre un Laydevant sur le flanc ! C’est l’homme qui a vu l’ours et qui a testé le beat spray !

Dimanche 17 août
Les écureuils ou ce que nous pensons être des écureuils nous dérangent dans la nuit, l’un va même jusque sur l’oreiller de Matthieu.
Jacques se lève tôt pour faire l’ascension du sommet face au mont Granger mais un peu moins haut, il a vu des dall sheep (mouflons) aux jumelles la veille. L’ascension prend 1h40 à bon rythme et en évitant au maximum les zones boisées, ils vaut mieux ne pas rencontrer un ours quand on est seul. Oumiak semble avoir récupéré de la veille et l’accompagne. Arrivé au sommet c’est un grand plateau herbeux genre pelouse alpine de haute altitude. Le soleil éclaire les sommets environnants. L'autre extrémité de Fish LakeOumiak qui était restée sage jusque là fonce te poursuit les lagopèdes et autres oiseaux, comme d’habitude il n’y a pas moyen de la rappeler et Jacques a oublié la laisse. Il part donc à 90° pour tenter de voir quelques animaux et Oumiak qui l’a perdu de vue revient et suit sa trace. En guise de laisse Jacques utilisera sa ceinture et enlèvera la clochette dont nous l’avons munie pour la retrouver. La ballade reprend et il est maintenant possible d’admirer des lagopèdes de près. Nous voyons les dall sheep au loin, une harde de 37 individus. Oumiak en laisse il est possible d’avancer lentement dans leur direction. Dès qu’elle les a repéré elle tire fortement sur sa laisse et tracte Jacques. Ce sera sans doute un bon chien de traîneau !
Il ne sera pas possible d’approcher les dall sheep à moins de 150m et ils partirons très vite, jusqu'à mi chemin du sommet voisin où ils nous observeront de loin.
Retour à la cabane par un autre itinéraire qui passe à flanc de montagne. Le retour est beaucoup plus long que prévu avec cette marche en dévers dans les pierriers plus ou moins envahis pas les buissons de petits fruits, les saules et le trembles. Beaucoup de buissons jaunissent, rougissent… c’est déjà l’automne !
Oumiak qui était restée assez proche jusque là disparaît et au bout d’une demi heure Jacques est un peu inquiet. Bêtement il l’appelle ! Sans succès évidemment… Il poursuit sa route car il a indiqué qu’il rentrait avant midi. Il apercevra Oumiak une demi heure plus tard alors qu’il aura parcouru plus d’un km et ne sera plus très loin de la cabane : petit point blanc sur le montagne en face qui suit sa trace… Elle arrivera à la cabane en même temps que Jacques mais s’écroulera aussitôt après avoir bu pour une bonne sieste. Elle avait repris un peu de poids mais après ces deux jours on voit à nouveau ses côtes !
Matthieu et Adrien reviennent de la pêche peu après, bredouilles ! N’allez pas à Fish Lake pour les poissons, le reste est nettement plus passionnant ! Nous plions après le repas, déménageons nos affaires en un seul voyage, ce qui a valu une belle acrobatie à Adrien... Toujours a ce faire remarquer celui-là ! Nous repartons en canoë direction la cabane de Guillaume au bord du lac. Guillaume est absent, nous rentrons donc à notre base pour une bonne douche puis un repas au restau « le Klondike » afin de déguster du « caribou stew ».
Demain Matthieu et Adrien vont aménager/organiser leur habitat pour l’hiver avant de reprendre le travail et Jacques fera ses valises…
Jacques adresse un très grand merci à Matthieu et Adrien pour ces magnifiques aventures au pays des saumons, des ours et des caribous.

vendredi 15 août 2008

Du côté d'Atlin Lake

Dimanche 10 août
Nous partons en direction d’Atlin Lake et nous arrêtons en chemin à un camping près de Snafou Lake. Jean André nous a indiqué un bon spot de brochets dans une succession de trois lacs séparés par une dizaine de barrages de castors.
Après avoir planté la tente on explore un peu au delà du premier barrage de castors après le premier lac. L’eau est très claire et il y a plusieurs huttes de castors sur le premier lac qui est très ramifié.




Arrivés au premier barrage, la différence de niveau n’est que de 15 centimètres ; nous arrivons à le passer avec un peu d’élan. Nous voyons de beaux brochets après le premier barrage. Quelques coups de cuilleres nous permettrons d’en remonter 5 ou 6 à différents points de ce deuxième lac et plus particulièrement près des huttes. Nous gardons un brochet de 55cm pour le repas du soir.
Sur le retour nous verrons plusieurs castors dont l’un se laissera bien approcher. De retour au camp, pas de corvée de bois, nous sommes au Yukon et il y a un tas de bois bien sec à disposition, c’est très appréciable.
Adrien devrait aller à la chasse demain matin… peut être un rôti de lièvre demain soir ?
En soirée nous essayons la lampe à kérosène ; elle éclaire aussi bien qu’une lampe à gaz et fonctionne sur le même principe. La petite inertie lors de l’extinction nous permet de nous coucher avec la lumière, un petit confort appréciable.

Lundi 11 aout
Il fait frais ce matin, 1°. Un petit feu est très appréciable pour sécher la tente et les duvets. Jacques part explorer l’autre rive du premier lac en canoë. Pas de poisson mais un lever de soleil dans la brume tout à fait remarquable.

Le camp au lever du soleil:Deux castors se promènent dans une anse du lac ; ils ont abattu quelques petits trembles près de la tente dans la nuit. Le camping et ses environs présentent quelques inconvénients pour les marcheurs car on rencontre un très grand nombre de troncs de jeunes saules coupés en biseaux à une dizaine de cm du sol… Il est très facile de s’empaler un pied sur ces pointes acérées, un inconvénient des castors auquel nous n’aurions pas pensé.
De retour au camp, notre chasseur fait la grasse matinée. Il n’avait pas vu beaucoup de traces la veille et était peu motivé.
Départ en canoë un peu plus tard avec un léger déjeuner. Les barrages de castors et les lacs se succèdent. Ces obstacles sont assez peu hauts, le plus important fait 60cm environ. Nous les franchissons sans difficulté. Nous rencontrons une cabane de rondins abandonnée près de l’un de ces barrages le long d’un ruisseau riche en graylings.
Matthieu repère un gibier dans la végétation de la rive, notre chasseur est sur le qui vive. Nous nous approchons silencieusement, Adrien épaule. L’animal s’enfuit et nous n’entendons pas le coup de feu attendu (Matthieu s’était préventivement bouché les oreilles. Adrien a oublié la sécurité ! ).
Après une succession de 4 petits lacs nous arrivons dans un grand lac censé héberger de la lake trout. Mais il est tard car nous avons beaucoup pêché en chemin et il faut faire demi tour. La pêche a été excellente mais seulement composée de brochets dont nous avons gardé trois assez beaux spécimen pour les repas du soir et du lendemain midi. Il n’a pas fait vraiment soleil mais nous avons pris de bonne couleurs sous les nuages avec la réverbération sur l’eau.
Retour au camp, il tombe une petite bruine, nous cuisinons rapidement puis Adrien joue de la guitare près du feu de camp.

Mardi 12 août
Réveil sous la pluie. Nous traînons un peu puis levons le camp sous la pluie vers midi pour aller en direction d’Atlin.
En chemin nous nous arrêtons au Mac Donald Lake pour casser la croûte et inventer le « burger pike » (hambuger au brochet). « C’est pas pire !» comme dit Matthieu.
Nous arrivons ensuite à Atlin, petit village à la mode nord américaine. Un banc devant un commerce... les proverbes se ressemblent vous ne trouvez pas ?
(Banc pour les pecheurs, chasseurs et autres menteurs)
Quelques encouragements pour rester célibataires...


Nous plantons la tente sur le campground local pour seulement 5$ la nuit et il y a un petit creek à côté et une source d’eau potable à un mile. Nous somme maintenant en BC (Colombie Britannique).
Nous revenons sur nos pas pour aller pêcher à Como lake, d’après Jean André il y a de nombreuses truite arc en ciel très combattives. Un petit tour de canoë et nous voilà à pied d’œuvre à proximité d’un hydravion. Jacques à la cuiller, Matthieu et Adrien à la nymphe. Le temps de trouver le bon leurre et les touches se succèdent. Beaucoup de petits poissons mais très toniques et qui font de belles « chandelles ».
Matthieu et Adrien n’en reviennent pas, ils prennent de très nombreux poissons et ont une touche toutes les 15 à 20 secondes. Jacques essaie la nymphe mais sans beaucoup de succès. La techniques est spéciale, notamment le ferrage. Nous gardons 4 poissons entre 45 et 60cm pour les 2 prochains repas. Non nous ne sommes pas des goinfres ! Ces poissons qui sont tous des femelles sont très filiformes, ils viennent de frayer. D'ailleurs les 45/50 cm rentrent à peu près dans notre poële.Cependant elles ont une belle chair rosée et sont succulentes malgré leur état physiologique.
Oumiak se régale avec nos restes, maintenant elle préfère le poisson aux croquettes mais seulement s’il est cuit !

Mercredi 13 aout
Il pleut encore au lever. Jacques va faire un petit tous dans le creek sous le camping et touche quelques petits graylings à la cuiller.


Un visiteur du matin...
Aujourd’hui nous allons traquer le brochet à la mouche et au streamer dans Palmer Lake, lac très poissonneux. Il y a beaucoup de vent et de belles vagues, nous embarquons tout de même et nous ancrons sur un haut fond. Nous touchons rapidement 4 petits brochets puis plus rien. Le vent se renforce, nous rentrons. Adrien donne un cours de pêche à la nymphe en rivière dans le creek au dessous du camping. C’est une véritable pêche miraculeuse puisque près de 50 ombres seront pris en une petite heure. A croire que ces poissons n’ont jamais été pêchés. Jacques à lui seule en a fait une vingtaine, ce qui est exceptionnel pour un débutant. Tous les poissons sont relâchés mais ils se débattent bien. Adrien en pleine action avec un récalcitran.
De retour au camp Matthieu est incrédule, nous décidons donc de faire une nouvelle expédition dans ce petit creek pour obtenir trois poissons pour le repas du soir. La taille que nous nous fixons est de 35cm. Parmi tous les poissons que nous attraperons, aucun n’atteindra la taille requise alors q’Adrien en avait touché des beaux l’après midi. Pas de poisson ce soir !
Oumiak nous a accompagné lors de cette partie de pêche du soir. Elle a le chic pour sauter dans l’eau à l’endroit où il ne faut pas… ce qui a induit quelques jurons. Elle n’osait pas traverser le creek car elle a un peu peur de l’eau depuis toute petite, elle l’a cependant fait une fois ou deux mais que dans un seul sens. Nous avons donc observer des choses étranges… Décidément elle mérite bien son surnom de Rantanplan !
De retour au camp nous cassons la croûte avec du corned beef, Adrien ne connaissait pas… et c’est la seule forme de pâté que nous avons rencontré entre le Yukon, l’Alaska et la BC. Un beau créneau commercial en perspective ! Il n’y a que très peu de charcuterie, seulement des saucisses et encore, pas très bonnes.
Il pleut toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Le poêle nous réconforte mais nous hébergeons une véritable colonie de moustiques. Jacques excédé effectue la danse de la balayette et les effectifs se réduisent drastiquement. Nous passerons une nuit tranquille.




Home sweet home !

Jeudi 14 août
Au matin il a cessé de pleuvoir mais le temps est gris. Nous déplantons rapidement car nous envisageons de pêcher 2 lacs sur la route de Whitehorse.
Le premier est un petit lac ensemencé en TAC. La descente du canoë est longue et laborieuse, peu de gens doivent le faire. Nous nous réjouissons par avance de ce manque de concurrence.
Nous pêchons à la nymphe à 3 sur le canoë avec un fort vent, que de belles emêlades ! Les truites sont loin de faire la taille de celles de Como lake mais il faut dire mais on ne peut exploiter que les bords du lac. Nous nous résignons à garder 4 portions pour le repas de midi.
Cuisson à la trappeur car nous ne voulons pas tout déballer pour le repas : un trou dans la terre, une batée, du papier en guise d’assiette et nos doigts pour fourchette. Certains s’installent même dans le canoë pour se restaurer. Petits poissons mais la chair est excellente !
Nous repartons pour Marsh Lake près de Whitehorse dans l’espoir de faire quelques très beaux brochets dans des zones inondées qui bordent ce lac. Il y a effectivement beaucoup de brochets que l’on voit se sauver entre les herbes mais ils sont très difficiles à pêcher dans très peu d’eau avec beaucoup d’algues. Matthieu est le seul a avoir deux belles touches sans rien sortir de l’eau. Adrien promène son fusil sans grand succès. Oumiak lève un canard par inadvertance mais la chasse n’est pas encore ouverte pour cette espèce. Cet après midi, c’est une « tôle » que nous prenons, nous ne sommes pas habitués !
De retour à Whitehorse nous passons, à la demande de Jacques, dans un quartier très populaire : c’est un ensemble hétéroclite de mobil homes parfois très âgés, dans des états d’entretien variables. Résidences des personnes les plus pauvres de Whitehorse très probablement. Nous nous demandons le niveau de confort qu’ils peuvent avoir en hiver : chauffage, eau courante ?

Demain en route pour Fish lake (le bien nommé ?) et la cabane à Vanier. Au programme, canoë, pêche, observation de faune et montagne.