dimanche 14 septembre 2008

WOODLAND BUFFALO ET L'ETE DES INDIENS

Bientôt 3 semaines que nous travaillions à Icy Waters et on a pas vu le temps passer, trop occupé par le boulot qui reste chargé pour tout les deux. Matthieu est en pleine reproduction d’omble chevalier depuis le début il a dut produire environ 1.5 millions de futurs petits poissons. Quant à moi je bosse dur au tank farm, entre les pêches, les routines et un peu de charpente avant l’hiver, je trouve le temps d’aller aider Matthieu à l’écloserie pour les pontes. C’est vraiment un plaisir de bosser avec des poissons aussi beaux.
Malgré des grosses semaines, on profite de l’été des indiens comme disent les québécois, alors on se promène dans le bois de toutes les couleurs.

Et quelles couleurs ! Dans les vallées les trembles sont jaunes canaris et éclaire les sous bois habituellement assombri par les épinettes noires. En altitude tout est rouge sang et au sommet des montagnes la neige pointe déjà son nez, c’est l’automne, c’est superbe.
Le week end dernier nous sommes partis voir les fameux bisons d’Aishinik lake. Samedi matin après avoir chargé la tente, le chien, le canot plus quelques vivres nous quittons Whitehorse par la North Alaska Highway au travers de forêts de trembles jaunes flambloyant.
Nous sommes forcés de faire un petit détour de 60 km à Haines Junction pour chercher de l’essence car le station service au carrefour de la piste d’Aishinik lake ferme fin août, on le savait pas.

Sur la route nous croisons les oies sauvages qui quittent le grand lac Kluane vers le sud, elles ont trois semaines d’avance, l’hiver arrive à grand pas.


Nous marquons une pause aux chutes otters le débit a légèrement augmenté depuis le mois de juillet ! Arrivé au camping nous sommes surpris par le monde. Nous sommes en pleine saison de chasse et les locaux sont venus traquer l’orignal et pêcher dans le lac.
Nous montons le camp, puis nous prenons la piste en quête de bison. La route que nous empruntons maintenant se termine 100 km plus loin à Aishinhik village bourgade de trois âmes perdu au fin fond du bush.



La chemin est carrossable mais certaines ornières doivent être négocié avec précautions parce que si nous plantons le quatre roues ici on est mal !
Plus loin, quelques empreintes dans la boue témoignent du passage des bisons. La piste semble être une voie de communication importante pour les bêtes à cornes. 30km passe toujours des traces mais pas l’ombre d’un bétian, plus nous avançons plus la forêt s’épaissie. Nous roulons au travers de marais inextricables. Peu à peu la route s’élève et zigzag entre des collines. La piste est maintenant une autoroute à bisons les bouses, de plus en plus fraîches, nous pousse à continuer plus loin. Cinquantième kilomètre, nous commençons à désespérer, voilà bientôt deux heures que nous roulons dans une forêt si épaisse qu’on pourrait passer à deux mètres d’un bestiaux sans en voir le bout des cornes. Nous avons pas fait tout ce chemin pour rentrer bredouille. Plus loin, les collines deviennent plus hautes et les forêts de tremble laisse place à l’herbe sèche. nous passons un virage quand soudain, je m’écris « ils sont là », ça a durée cinq secondes mais j’ai vu tout le troupeau à travers les arbres.



Nous descendons dans une cuvette, puis remontons direction la colline. A mi-pente le troupeau apparaît, ils sont là à 300 m tranquilles à découvert tel des blocs de rochers ébènes accrochés à la colline. Nous stoppons le véhicule. Deux grand mâles surveillent le troupeaux d’une vingtaine de bêtes. Ils nous toisent de leur regard noir et retiennent notre envie de s’approcher plus près. En fait, nous avons pas trop envie de nous faire écrabouiller par 1 tonne de muscle en furie lancé comme une locomotive avec le reste du troupeau en guise de wagons.
Le woodland buffalo est le plus gros représentant de son espèce composé du bison des plaines, dont les derniers spécimens sauvages vivent à Yellowstone aux U.S, et du bison d’Europe qui subsiste dans les forêts profondes de Pologne.
Au Yukon l’espèce fut éradiquée au début du 19ème siècle pour le commerce des fourrures. Mais grâce à une programme de réintroduction mené par les eaux et forêt canadienne et la communauté amérindienne locale, 170 bêtes provenant du Mackenzie Bison Sanctuary dans les territoires du Nord ouest, ont été relâché entre 1988 et 1992 dans la vallée de Nisling.


En 1999 on comptait 500 têtes, puis la harde c’est étendue en petit troupeau jusqu’à Aishinhik lake et couvre désormais une région grande comme Rhône alpes. On compte aujourd’hui 1 200 têtes. Peu de prédateurs attaquent les troupeaux. Les meutes de loup ont perdu le sens de la prédation sur le bison après sa disparition, c’est pourquoi l’espèce prospère aujourd’hui. La saison de chasse à lieu au cœur de l’hiver quand les animaux redescende dans les vallées plus accessibles et pour 2006-2007 87 bêtes ont été prélevés par les chasseurs. Le tire des femelles est autorisé se qui est rares pour le gros gibier au Yukon. La chasse au bison sa doit être une sacré expédition. En tout cas l’espèce est aujourd’hui sauvé est rempli les congélateurs des chasseurs les plus chevronnés.


Nous observons les animaux pendant un moment puis, nous prenons le chemin du retour. Sur la route je tue deux gélinottes pour le diner et nous rentrons au camp dans la lumière du soir.

3 commentaires:

Tonton a dit…

Sympa l'automne chez vous. Question: y a t il des champignons commestibles chez vous ? Les locaux les consomment-ils ? Connaissez vous la recette du paté de gelinottes ?

(pour le paté de gelinottes : il faut une gelinotte et un bison; un peu comme le paté d'alouettes, quoi).

Tcho. Tonton

Yukon wild a dit…

Reponses :

Les champignons, il y en a bien quelques uns de comestible, tels les morilles au printemps ou les bolets l'été. Mais que peu de gens les ramassent ou alors c'est pour les vendre à l'export comme les morilles.

Quant au paté de gélinottes on y pense, reste juste a trouver le bison ou l'orignal pour faire la farce !!!

A+,

Matthieu

Anonyme a dit…

Effectivement, le débit des chutes a un peu varié !
1200 bisons sur l'équivalent de la région rhône alpes... pas étonnats qu'ils soient discrets. Félicitation pour l'approche et la photo.
Jacques