jeudi 3 avril 2008

Un week-end sous le soleil :


Notre objectif du week-end : aller pêcher sous la glace et faire du chien de traîneau.

Samedi après midi :
Mission Ice Fishing :
Depuis le temps que nous nous lamentons à Icy Waters de ne pas avoir de machine à faire des trous dans la glace, Glenn a pitié de nous et nous prête le sien.
Nous voilà armé de notre magnifique chignole, qui coupe comme un rasoir, prêt à affronter les monstres du lac Fish (ou Fish Lake).

Dès les premiers tours de manivelles, nous sommes impressionner par la facilité avec laquelle l’engin pénètre dans la couche de neige dure qui recouvre la couche de glace à la surface du lac. Mais une fois arrivés sur la glace, c’est une autre histoire. La mèche n’accroche plus du tout, et glisse lamentablement sans provoquer la moindre rayure. Après un quart d’heure nous avons creusé de 1 cm. Normalement dans le même laps de temps on aurait du atteindre l’eau qui est quelques cm plus bas. C’est pas grave, j’ai cette fois une hache (la même que les été dernier pour ceux qui la connaissent mais en neuve). D’ailleurs appel à témoin qui à vu mon ancienne hache ? J’ai oublier de l’emmener et ne me souviens pas de l’avoir déménagé de Meythet…
Alors on y va comme dans les livres à Vanier et Jack London. Le but découper un beau cercle de un mètre de diamètre que l’on évide au fur et à mesure. Il faut creuser de manière bien homogène sur tout le tour de manière à atteindre l’eau en même temps sur tout le périmètre. Ca c’est la théorie. La pratique : c’est surtout deux tarés qui tapent comme des brutes pendant trois heures en fessant un trou de plus en plus profond.

‘’Mais c’est pas possible, il y en a combien de mètres’’ dit Jérémie après avoir dépasser les 50 cm. Quant à moi, je doute sur nos chances de trouver de l’eau et pas un rocher comme c’est arrivé une fois à Vanier après avoir fait un trou de deux mètres de profondeur dans un lac de montagne dans le Nord du Yukon.
La glace est magnifique, transparente, du verre. Mais elle est dure, dure,… Et nous tels des forcenés nous tapons, tapons, en se relayant toutes les 10 mn.
Bientôt (après 3 heures), nous pouvons rentrer debout dans le trou jusqu’à la taille. Cela devient impossible de creuser. Imaginez un trou de 60 cm de diamètre, pour un mètre de fond et taper au fond avec une hache.
Pour ceux qui disent faite plus gros en diamètre, qu’ils essayent une fois déjà 20 cm chez nous en France… Mais ils ont peut-être raison…
On a beau sauter de toutes nos forces sur le fond, rien ne change, pas le bruit, pas la couleur…
On commence vraiment à douter quand a l’existante de l’eau.
Puis quelques cm plus tard, Jérémie pris d’une furie destructrice saute tant et si bien qu’un craquement retentit, la glace du fond se fend de par en part et de l’eau commence à jaillir. Nous redoublons de vivacité et de force pour en finir pour de bon avec ce trou. Mais voilà que maintenant l’eau monte de plus en plus haut et impossible de faire sauter la couche de glace. Nous regardons impuissant notre trou se remplir de plus d’un mètre d’eau à 0,5°C et annuler le travail de plusieurs heures de dur labeur. Nous sommes dépités. Mais quel con, mais quel con, on s’est fait prendre à ce qu’il fallait à tout prix éviter. Que faire ?
Chercher une grosse barre en ferraille afin de faire barre à mine pour faire sauter ce ‘’!!!!!!!’’ de bouchon de glace.
Jérémie part chez Guillaume et revient en triomphant avec un tube en fer de deux mètres de long pour 3 cm de diamètre. Quelques instants plus tard, après avoir enlevé la glace remontée en surface, nous pouvons admirer les eaux sombres et pures du lac. Les poissons n’on qu’à bien se tenir.
Pêche à l’omble chevalier mort manier (à l’emmerdette) ou pêche à la verticale. Mais je n’ai jamais connu de moyen de pêche plus chiant au monde. Tenir une canne de 50 cm que l’on remue sans jamais lancer ni rien voir de ce qui se passe sous l’eau… La pêche en rivière c’est 10 puissances 1000000000000000 fois mieux. Mais bon….. Après une demi-heure toujours rien. A si j’oubliais un début de congélation vivant car après avoir transpirer pour faire le trou la position statique par –10°C et humide et difficilement supportable. Même dans nous grosses parkas.
Je trouve le moyen de décrocher le seul poissons qui daigne goûter à notre appât de luxe, puis plions les gaules pour aller se réfugier devant le poêle de Guillaume.

Bilan de l’après midi, trois heures de travail de força pour une demi-heure de pêche et deux bonshommes congelés. Et surtout bredouille… Ils sont ou ces poissons en quantité monstre ? J’oubliais, partout, mais pas à Fish Lake, c’est trop pêché.


Dimanche :
Missions chien de traîneau :
Depuis le temps que l’on en parle, on a enfin trouvé un moment pour aller avec Guillaume faire le tour des Bonneville Lake en traîneau. Après avoir demander à Pierre de nous constituer une équipe pour chacun, nous devons retrouver Guillaume devant chez lui aux alentours de 11H30.
Attelage à 11h et départ sans problèmes. Jérémie avec un traîneau relativement lourd à six chiens et moi avec un traîneau ultra léger j’en ai quatre.
Les chiens sont fous et nous devons peser de tout notre poids sur le frein pour ne pas partir au grand galop et ne pas épuiser trop vite les bêtes.
Arrivé devant la cabane à Guillaume, personne !!! Pas de bonhomme, pas de chien. Il est déjà partit le bougre. Jérémie connaît le départ de la piste mais c’est drôlement raide (en monté) et après il y a quelques passage chaud notamment en descente. Je remarque un attelage au loin sur le lac, et suppose être celui de Guillaume. Nous nous lançons à sa poursuite, mais les chances sont inégales. Lui qui a douze chiens surexcité, gagne du terrain et fini par disparaître derrière une crique.
Nous rattrapons un troupeau de touriste du Sky High ranch qui nous bloque le passage. Ils avancent comme des tortues rhumatisantes !!! (merci Gaston lagaffe). Je ne sais pas si vous en avez déjà vu mais ça ne doit pas aller bien vite.
Bref, nous patientons plus de une demie-heure derrière pour gravir la monté de quelques centaines de mètres. Nos chiens jappent d’impatience, ce qui énervent les chiens des touristes qui n’ont qu’une envie : faire demi-tour et rentrer à la maison.
Une fois arrivés en haut, ils se rangent sur le coté pour que nous puissions les dépasser, ce que nous faisons avec les chiens lancés à pleine allure et nous qui courons derrière le traîneau dans l’espoir de rattraper Guillaume que nous avons aperçu au milieu de la monté alors que nous l’attaquions. Mais une fois sur les lacs, point de Guillaume. Ses chiens n’on pas du pouvoir attendre.

En effet, il y a une chose impossible à faire avec des chiens de traîneau, c’est les stopper plus de une ou deux minutes d’affilés. Ils s’excitent, saute sur place, mange les cordes et les harnais, puis malgré les hordes repartent en courant plus vite que jamais. Avec un attelage de douze chiens, c’est impossible de les retenir. Déjà avec six chiens et un pied sur le frein et l’ancre profondément plantée dans la neige, le traîneau avance par saccades de quelques cm au rythme des coups de reins des chiens.

Nous continuons donc la piste, il n’y a aucun risque de se tromper, il n’y en a qu’une et je l’ai déjà pris l’été.

Nos deux attelages vont à merveille et se lancent dans une course perpétuelle entre les deux équipes. Tantôt Jérémie passe devant tantôt c’est moi. Et les chiens ne se calment pas avant d’être devant, c’est alors le tour à l’équipe de derrière d’accélérer pour rattraper et doubler celle de devant. Quand en plus les mushers font également la course sur les tronçons de piste large et droite, c’est deux équipes lancées à pleine vitesse qui vole sur la piste.
Le paysage est à couper le souffle surtout qu’aucun bruit ne trouble le silence hormis le crissement les skis et la respiration des chiens.
Mais déceptions, pas le moindre animal en vu. Nous sommes sûrement trop tard.
Nous affrontons et vainquons sans mal, les grosses descentes et virages sérés.
Le problème des descentes est que les chiens n’ont pas besoins de tirer le traîneau et qu’ils n’ont qu’une peur, c’est qu’il les rattrape et leur passe dessus. Donc ils sont à fond et nous on est debout de tout notre poids sur de frein pour les ralentir.
De retour à la cabane après deux heures et demis pour parcourir les 23 km de la piste.
Rapide repas puis grand jour, je vais tenter d’atteler et de faire courir Oumiak. Je profite de l’occasion d’avoir une équipe fatiguée après la boucle de ce matin.
Je confie l’appareil photo à Jérémie afin qu’il immortalise le moment, attèle tout le monde et prend le départ. Après 5 m Oumiack perd son collier pas assez serré. En effet, elle est plus que terrorisée : ‘’mais que se passe t’il, pourquoi on me tire comme ça’’. En effet, elle n’a pas encore compris qu’il faut courir et tente de freiner des quatre pattes le reste de l’attelage de six chiens. Autant dire que même s’ils sont fatigués, s’est peine perdue d’avance.
Je la raccroche et repars toujours doucement, les deux pieds sur le frein pour freiner tout le monde. Et re-bellotte, son collier s’arrache de sa tête. Arrêt, je lui remets, et le sert bien de manière à ce qu’il ne glisse plus… Et les autres chiens qui commencent à en avoir mare de tous ces arrêts.
Départ à nouveau et cette fois que le collier reste en place elle est obligée de suivre. Elle tente de freiner le tout, passe de gauche à droite… Dix mètres plus loin je m’arrête, vais la caresser, l’encourager… On repart, et s’est toujours pareil, je continue de l’encouragé de la voie,… Puis soudain, s’est la révélation. Elle a enfin compris que le harnais qu’elle a sur le dos sert à tirer et s’est même plus confortable de tirer avec les copains dans le même sens. Cinquante mètres plus loin arrêt, encouragements, félicitations… Puis on repart et là elle tire comme si elle avait fait ça toute sa vie et même plus que les autres. Il faut les excuser, ils ont déjà quelques km dans les pattes. Je ressens toutes ses accélérations dans le traîneau. C’est super !!! Elle a très vite compris. A peine une centaine de mètre. Je fais un petit tour de 3 km ponctué de nombreuse pose tout en restant constamment sur le frein car avec ses petites pattes même au galop, elle a du mal à suivre le rythme du trot soutenu des adultes biens entraînés.

Après avoir remis tout le monde à la niche, nous retournons à la pêche sous la glace dans l’espoir de sortir pour une fois ces satanés poissons, mais sans résultat.


Mardi soir :
C’est moi qui étais chez Pierre pour nourrir ses chiens, j’en ai donc profité pour aller faire un tour en traîneau avec Oumiack. Révélation, j’ai juste eu à lui présenté le harnais ouvert pour quelle rentre la tête dedans. Elle s’est ensuite emmêlée les pattes en voulant aller plus vite que la musique (et oui, c’est moi qui te passe le harnais), puis est venu se ranger tout naturellement à sa place sur la ligne de trait. Et au départ, comme un seul chien les six (y compris Oumiack) on plongés dans leur harnais pour m’emmener toujours plus vite toujours plus loin. Mais je suis obligé de rester sur le frein sur plus de la moitié de la boucle afin qu’Oumiack puisse suivre le rythme.
A ma grande surprise, elle semble déjà réagir au changement de direction ‘’djee et haaa’’ pour droite et gauche.
En revanche, elle a été terrorisée en traversant une route où il n’y avait plus de neige mais de la terre. Et pour cause, elle n’en a jamais vue. Née début septembre en Alaska sur les glaciers, elle n’a vu que de la neige jusqu'à maintenant.
Elle tire comme une reine sur les 10 à 12 km de la boucle en gardant un rythme relativement soutenu et jamais elle ne se contente de bêtement suivre mais toujours tirer sa part de traîneau. Quand elle est fatiguée, elle me regarde, ce qui signifie :’’une pause s’il te plait’’…
Je pense que se sera un grand chien. Non pas par sa taille (elle est plutôt petite) mais par sa vivacité d’esprit…
Une journée de pause et on remet ça jeudi soir.

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