vendredi 15 août 2008

Du côté d'Atlin Lake

Dimanche 10 août
Nous partons en direction d’Atlin Lake et nous arrêtons en chemin à un camping près de Snafou Lake. Jean André nous a indiqué un bon spot de brochets dans une succession de trois lacs séparés par une dizaine de barrages de castors.
Après avoir planté la tente on explore un peu au delà du premier barrage de castors après le premier lac. L’eau est très claire et il y a plusieurs huttes de castors sur le premier lac qui est très ramifié.




Arrivés au premier barrage, la différence de niveau n’est que de 15 centimètres ; nous arrivons à le passer avec un peu d’élan. Nous voyons de beaux brochets après le premier barrage. Quelques coups de cuilleres nous permettrons d’en remonter 5 ou 6 à différents points de ce deuxième lac et plus particulièrement près des huttes. Nous gardons un brochet de 55cm pour le repas du soir.
Sur le retour nous verrons plusieurs castors dont l’un se laissera bien approcher. De retour au camp, pas de corvée de bois, nous sommes au Yukon et il y a un tas de bois bien sec à disposition, c’est très appréciable.
Adrien devrait aller à la chasse demain matin… peut être un rôti de lièvre demain soir ?
En soirée nous essayons la lampe à kérosène ; elle éclaire aussi bien qu’une lampe à gaz et fonctionne sur le même principe. La petite inertie lors de l’extinction nous permet de nous coucher avec la lumière, un petit confort appréciable.

Lundi 11 aout
Il fait frais ce matin, 1°. Un petit feu est très appréciable pour sécher la tente et les duvets. Jacques part explorer l’autre rive du premier lac en canoë. Pas de poisson mais un lever de soleil dans la brume tout à fait remarquable.

Le camp au lever du soleil:Deux castors se promènent dans une anse du lac ; ils ont abattu quelques petits trembles près de la tente dans la nuit. Le camping et ses environs présentent quelques inconvénients pour les marcheurs car on rencontre un très grand nombre de troncs de jeunes saules coupés en biseaux à une dizaine de cm du sol… Il est très facile de s’empaler un pied sur ces pointes acérées, un inconvénient des castors auquel nous n’aurions pas pensé.
De retour au camp, notre chasseur fait la grasse matinée. Il n’avait pas vu beaucoup de traces la veille et était peu motivé.
Départ en canoë un peu plus tard avec un léger déjeuner. Les barrages de castors et les lacs se succèdent. Ces obstacles sont assez peu hauts, le plus important fait 60cm environ. Nous les franchissons sans difficulté. Nous rencontrons une cabane de rondins abandonnée près de l’un de ces barrages le long d’un ruisseau riche en graylings.
Matthieu repère un gibier dans la végétation de la rive, notre chasseur est sur le qui vive. Nous nous approchons silencieusement, Adrien épaule. L’animal s’enfuit et nous n’entendons pas le coup de feu attendu (Matthieu s’était préventivement bouché les oreilles. Adrien a oublié la sécurité ! ).
Après une succession de 4 petits lacs nous arrivons dans un grand lac censé héberger de la lake trout. Mais il est tard car nous avons beaucoup pêché en chemin et il faut faire demi tour. La pêche a été excellente mais seulement composée de brochets dont nous avons gardé trois assez beaux spécimen pour les repas du soir et du lendemain midi. Il n’a pas fait vraiment soleil mais nous avons pris de bonne couleurs sous les nuages avec la réverbération sur l’eau.
Retour au camp, il tombe une petite bruine, nous cuisinons rapidement puis Adrien joue de la guitare près du feu de camp.

Mardi 12 août
Réveil sous la pluie. Nous traînons un peu puis levons le camp sous la pluie vers midi pour aller en direction d’Atlin.
En chemin nous nous arrêtons au Mac Donald Lake pour casser la croûte et inventer le « burger pike » (hambuger au brochet). « C’est pas pire !» comme dit Matthieu.
Nous arrivons ensuite à Atlin, petit village à la mode nord américaine. Un banc devant un commerce... les proverbes se ressemblent vous ne trouvez pas ?
(Banc pour les pecheurs, chasseurs et autres menteurs)
Quelques encouragements pour rester célibataires...


Nous plantons la tente sur le campground local pour seulement 5$ la nuit et il y a un petit creek à côté et une source d’eau potable à un mile. Nous somme maintenant en BC (Colombie Britannique).
Nous revenons sur nos pas pour aller pêcher à Como lake, d’après Jean André il y a de nombreuses truite arc en ciel très combattives. Un petit tour de canoë et nous voilà à pied d’œuvre à proximité d’un hydravion. Jacques à la cuiller, Matthieu et Adrien à la nymphe. Le temps de trouver le bon leurre et les touches se succèdent. Beaucoup de petits poissons mais très toniques et qui font de belles « chandelles ».
Matthieu et Adrien n’en reviennent pas, ils prennent de très nombreux poissons et ont une touche toutes les 15 à 20 secondes. Jacques essaie la nymphe mais sans beaucoup de succès. La techniques est spéciale, notamment le ferrage. Nous gardons 4 poissons entre 45 et 60cm pour les 2 prochains repas. Non nous ne sommes pas des goinfres ! Ces poissons qui sont tous des femelles sont très filiformes, ils viennent de frayer. D'ailleurs les 45/50 cm rentrent à peu près dans notre poële.Cependant elles ont une belle chair rosée et sont succulentes malgré leur état physiologique.
Oumiak se régale avec nos restes, maintenant elle préfère le poisson aux croquettes mais seulement s’il est cuit !

Mercredi 13 aout
Il pleut encore au lever. Jacques va faire un petit tous dans le creek sous le camping et touche quelques petits graylings à la cuiller.


Un visiteur du matin...
Aujourd’hui nous allons traquer le brochet à la mouche et au streamer dans Palmer Lake, lac très poissonneux. Il y a beaucoup de vent et de belles vagues, nous embarquons tout de même et nous ancrons sur un haut fond. Nous touchons rapidement 4 petits brochets puis plus rien. Le vent se renforce, nous rentrons. Adrien donne un cours de pêche à la nymphe en rivière dans le creek au dessous du camping. C’est une véritable pêche miraculeuse puisque près de 50 ombres seront pris en une petite heure. A croire que ces poissons n’ont jamais été pêchés. Jacques à lui seule en a fait une vingtaine, ce qui est exceptionnel pour un débutant. Tous les poissons sont relâchés mais ils se débattent bien. Adrien en pleine action avec un récalcitran.
De retour au camp Matthieu est incrédule, nous décidons donc de faire une nouvelle expédition dans ce petit creek pour obtenir trois poissons pour le repas du soir. La taille que nous nous fixons est de 35cm. Parmi tous les poissons que nous attraperons, aucun n’atteindra la taille requise alors q’Adrien en avait touché des beaux l’après midi. Pas de poisson ce soir !
Oumiak nous a accompagné lors de cette partie de pêche du soir. Elle a le chic pour sauter dans l’eau à l’endroit où il ne faut pas… ce qui a induit quelques jurons. Elle n’osait pas traverser le creek car elle a un peu peur de l’eau depuis toute petite, elle l’a cependant fait une fois ou deux mais que dans un seul sens. Nous avons donc observer des choses étranges… Décidément elle mérite bien son surnom de Rantanplan !
De retour au camp nous cassons la croûte avec du corned beef, Adrien ne connaissait pas… et c’est la seule forme de pâté que nous avons rencontré entre le Yukon, l’Alaska et la BC. Un beau créneau commercial en perspective ! Il n’y a que très peu de charcuterie, seulement des saucisses et encore, pas très bonnes.
Il pleut toute la soirée et une bonne partie de la nuit. Le poêle nous réconforte mais nous hébergeons une véritable colonie de moustiques. Jacques excédé effectue la danse de la balayette et les effectifs se réduisent drastiquement. Nous passerons une nuit tranquille.




Home sweet home !

Jeudi 14 août
Au matin il a cessé de pleuvoir mais le temps est gris. Nous déplantons rapidement car nous envisageons de pêcher 2 lacs sur la route de Whitehorse.
Le premier est un petit lac ensemencé en TAC. La descente du canoë est longue et laborieuse, peu de gens doivent le faire. Nous nous réjouissons par avance de ce manque de concurrence.
Nous pêchons à la nymphe à 3 sur le canoë avec un fort vent, que de belles emêlades ! Les truites sont loin de faire la taille de celles de Como lake mais il faut dire mais on ne peut exploiter que les bords du lac. Nous nous résignons à garder 4 portions pour le repas de midi.
Cuisson à la trappeur car nous ne voulons pas tout déballer pour le repas : un trou dans la terre, une batée, du papier en guise d’assiette et nos doigts pour fourchette. Certains s’installent même dans le canoë pour se restaurer. Petits poissons mais la chair est excellente !
Nous repartons pour Marsh Lake près de Whitehorse dans l’espoir de faire quelques très beaux brochets dans des zones inondées qui bordent ce lac. Il y a effectivement beaucoup de brochets que l’on voit se sauver entre les herbes mais ils sont très difficiles à pêcher dans très peu d’eau avec beaucoup d’algues. Matthieu est le seul a avoir deux belles touches sans rien sortir de l’eau. Adrien promène son fusil sans grand succès. Oumiak lève un canard par inadvertance mais la chasse n’est pas encore ouverte pour cette espèce. Cet après midi, c’est une « tôle » que nous prenons, nous ne sommes pas habitués !
De retour à Whitehorse nous passons, à la demande de Jacques, dans un quartier très populaire : c’est un ensemble hétéroclite de mobil homes parfois très âgés, dans des états d’entretien variables. Résidences des personnes les plus pauvres de Whitehorse très probablement. Nous nous demandons le niveau de confort qu’ils peuvent avoir en hiver : chauffage, eau courante ?

Demain en route pour Fish lake (le bien nommé ?) et la cabane à Vanier. Au programme, canoë, pêche, observation de faune et montagne.

Aucun commentaire: