Nous allons à la passe à poissons en début de matinée.




Selon lui, les pêcheries commerciales en estuaire ont un impact non négligeable. L’estuaire est en Alaska, il y a donc des négociations entre les deux Etats pour ce qui concerne la gestion des pêcheries de saumon mais le rapport de force n’est pas équilibré entre les très grosses pêcheries d’Alaska et les petites du Yukon. C’est le même problème pour les autres fleuves du secteur, l’Alaska possède une longue bande côtière vers Skagway, Juneau et il y a toujours un arbitrage à faire entre le Canada et les USA pour la gestion de la ressource. Les pêcheries sont majoritairement aux USA et les zones de reproduction plutôt au Canada. La ressource diminuant, les pêcheries amont ont de moins en moins de poissons…
Contrairement aux autres fleuve le Yukon n’a pas de grosses écloseries pour soutenir les stocks naturels de King mais ces poissons sont vendus très cher au Japon comme poissons totalement sauvages au prix de 50$ la livre à comparé des 0,25$ la livre pour le Pink de Valdez. Selon ce dirigeant, les écloseries côtières ont un impact négatifs sur les stocks sauvages du point de vue de la concurrence alimentaire. Les 300 millions d’alevins de Pink de Valdez consomment une ressource non négligeable et il y a une bonne dizaine d’autres écloseries comme cela et certaine de beaucoup plus grande taille semble t’il… L’autre explication plus évidente est la sur pêche en mer dans et hors des zones territoriales, de nombreux pays se pressent pour récupérer cet « or rose ».
Y aura t’il encore des saumons King à Whitehorse dans deux ans ? Et sur le bas du Yukon dans une dizaine d’années ? Cela rappelle un peu les propos de Jean André il y a quelques jours. Il a beaucoup pêché le saumon dans l’Allier dans sa jeunesse et selon lui c’était la plus belle rivière à saumon du monde ! -Ses propos sont à peu près crédibles car depuis 18 ans il passe trois mois par an à pêcher en Alaska et au Yukon- Il regrette fortement que l’on n’ait pas stoppé complètement la pêche au saumon sur l’Allier lors des faibles remontrées car au bout de trois ans il n’y a plus re reproducteurs en mer, donc plus de remontées et la race s’éteint. Des ressources qui paraissent intarissables vu les biomasses peuvent en fait être extrêmement fragiles.
Il est vraiment indispensables d’améliorer la gestion de nos pêcheries, tant en mer qu’en eau douce et ensuite astucieusement positionner du sea ranching voire de l’aquaculture durables pour compléter les ressources naturelles déjà très importantes si l’on y prend garde. Nous disposons de la plupart des connaissances scientifiques et techniques pour une bonne gestion de ces ressources. Est-ce que des considérations économiques et sociales à court terme doivent nécessairement condamner tout le vivant sauvage ? Cela semble une vue à bien court terme et la protection absolue de petits espaces semble bien insuffisante, la plupart des espèces terrestres et aquatiques migrent peu ou prou et ont besoin de bien plus d’espace que nous ne sommes capable de leur laisser. La seule solution est une cohabitation intelligente, à l’image des premiers peuples dont la survie dépendait de ces ressources… Aujourd’hui encore, même si nous ne le réalisons pas toujours, nous dépendons totalement de l’état de la biosphère et nous continuons à vivre sur un modèle non durable, emportés par une inertie qui semble impossible à freiner.
Trêve de philo, de retour en ville nous vons la surprise de rencontrer d'étonnants attelages. Il s'agit de la peomenade des plus jeunes enfants d'une école. Cela fait beaucoup de nez à moucher !

A la question : « Pourquoi y a t’il tant de francophones à Whitehorse ?, la réceptionniste nous a répondu : « Parce qu’on est très bien ici ! Vous verrez, on vient une fois, deux fois et ensuite on reste.. ». Cette association organise des fêtes et réunions avec les francophones du lieu, elle a aussi un programme de parrainage pour les nouveaux immigrants francophones. Matthieu et Adrien se réjouissent à l’avance des nombreuses connaissances féminines qu’ils pourront se faire. Il y a plus de filles en été d’après la réceptionniste, il faut faire vite car l’automne arrive à grands pas !
Nous ressortons après avoir acheté du sirop d’érable et du beurre d’érable bio directement achetés au Québec par cette association. Il paraît que l’on devient accro au beurre d’érable dès la première bouchée.
Départ pour Fish Lake en début d’après midi. Nous allons dormir dans la cabane où a été filmé « le dernier trappeur » dite « cabane à Vanier », l’auteur du film.




Belle cabane que Jacques découvre pour la première fois. Cela lui aurait plu d’en construire une semblable comme prévu mais en échange il a découvert l’Alaska ce qui n’est pas mal non plus.


L’intérieur a peu changé depuis le tournage du film, des gens ont laissé quelques affaires.



Un nouvel objet est apparu à la suite de la visite d’Adrien, David et Yannick : le calumet de Fish Lake, réalisé par Yannick l’ébéniste de la Giettaz. Réalisé entièrement à l’opinel avec une finition à la cire et une déco avec des plumes de …


En fin d’après midi nous grimpons la grosse colline derrière la cabane pour avoir une vue sur les 4 lacs Bonneville, les savoyards apprécieront.


Depuis cette colline la vue est magnifique et Matthieu essaie de faire les 4 saisons de ce paysage. Il ne lui manque que l’automne, il reviendra donc dans quelques semaines.

De retour à la cabane nous allons à la pêche aux geylings pour le repas d’Oumiak. Cela ne mord pas bien, nous faisons cependant un poisson chacun après une heure d’efforts.
Nous cuisinons sur un feu de camp au soleil couchant ; patates sautées et tee-bone en plat de résistance. Le repas est excellent, le cadre somptueux, que demander de mieux ?

Demain nous traversons le lac pour faire l’ascension du mont Granger qui domine le lac de 1000m à 2036m d’altitude. Matthieu et Adrien prévoient 5h de montée car il n’y a pas de chemin et il faudra batailler dans la forêt de saules, de trembles et d’épinettes et il est possible que certaines rencontres nous retardent un peu… Plus haut de grandes zones d’arbustes à baies qui peuvent atteindre 1,2m de haut vont retarder la marche… Nous verrons bien.
Samedi 16 août
Rédaction en cours du début de cette journée: l'ascencion du mont Granger. Pour l'instant seulement quelques photos avec commentaires.
Après une bonne course, un peu de fraîcheur ! Cet hiver il faudra une cloche afin que Matthieu retrouve Oumiak dans la neige.




Sur le chemin du retour.
Femelle mouse te son petit plus très loin de Fish Lake

Retour en canoë, le vent nous pousse et nous tentons la pêche à la lake trout avec une grosse cuiller, sans succès.
Revenu sur la berge on cherche à capturer quelques greylings pour Oumiak sans plus de succès. Ce Fish Lake porte mal son nom ! 

De toute façon Oumiak est fatiguée des évènements de la journée et elle dort. Qui dort dîne !
En revenant du lac Adrien a fait des siennes, il portait le sac de pêche et avait un bear spray dans la poche. Le sac a dégoupillé de spray et lorsqu’il a posé le sac… pschitt ! Résultat il plonge dans le lac tout habillé et frotte énergiquement les parties atteintes. Jacques a la surprise de le voir arriver en slip à la cabane, plutôt rouge sur le ventre.

Dimanche 17 août
Les écureuils ou ce que nous pensons être des écureuils nous dérangent dans la nuit, l’un va même jusque sur l’oreiller de Matthieu.
Jacques se lève tôt pour faire l’ascension du sommet face au mont Granger mais un peu moins haut, il a vu des dall sheep (mouflons) aux jumelles la veille. L’ascension prend 1h40 à bon rythme et en évitant au maximum les zones boisées, ils vaut mieux ne pas rencontrer un ours quand on est seul.






Il ne sera pas possible d’approcher les dall sheep à moins de 150m et ils partirons très vite, jusqu'à mi chemin du sommet voisin où ils nous observeront de loin.
Retour à la cabane par un autre itinéraire qui passe à flanc de montagne. Le retour est beaucoup plus long que prévu avec cette marche en dévers dans les pierriers plus ou moins envahis pas les buissons de petits fruits, les saules et le trembles. Beaucoup de buissons jaunissent, rougissent… c’est déjà l’automne !

Oumiak qui était restée assez proche jusque là disparaît et au bout d’une demi heure Jacques est un peu inquiet. Bêtement il l’appelle ! Sans succès évidemment… Il poursuit sa route car il a indiqué qu’il rentrait avant midi. Il apercevra Oumiak une demi heure plus tard alors qu’il aura parcouru plus d’un km et ne sera plus très loin de la cabane : petit point blanc sur le montagne en face qui suit sa trace… Elle arrivera à la cabane en même temps que Jacques mais s’écroulera aussitôt après avoir bu pour une bonne sieste.

Matthieu et Adrien reviennent de la pêche peu après, bredouilles ! N’allez pas à Fish Lake pour les poissons, le reste est nettement plus passionnant !



Demain Matthieu et Adrien vont aménager/organiser leur habitat pour l’hiver avant de reprendre le travail et Jacques fera ses valises…
Jacques adresse un très grand merci à Matthieu et Adrien pour ces magnifiques aventures au pays des saumons, des ours et des caribous.
3 commentaires:
Bravo pour le blog, photos et textes. Vous lire, c'est comme repartir en vacances. Tonton.
PS : j'observe que le spray anti-ours est aussi dangereux l'été que l'hiver, meme si le dégoupillage d'hiver a l'air plus exitique (avec une tringle à rideau je crois, pas vrai Matthieu ?).
salut mathieu et adrien, c'est florian (de la drome!)
Je passe de temps en temps sur votre blog (trés réussit!) et franchement sa me fait rever tous ces paysages et toutes ces aventures! il faut que je vous l'avou, sa me donne envie de partir la bas moi aussi! d'ailleur je ne sait pas si vous etes au courant mais je part au Québec aprés mon BTS donc encore 2 longue année a tenir! et une fois sur place j'ai decider d'apprendre la peche (mon cousin qui est la bas est trés bon pécheur ^^
enfin voila je vous laisse sur ces kelke mots, cpontinuer votre blog c'est un régale!
voila mon email: begou_florian@hotmail.fr
envoie moi un message je vous repondrais!
bon ben je vous souhaite plein de bonne aventure au canada bande de vénard
et a bientot
Bon alors, ce 16 aout, il vient ?
Bonne continuation.
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